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Bombes de graines à fissures (suite et fin). Action, réaction

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Aujourd'hui, vos TP estivaux d'horticulture subversive pour guérilleros potagers s'achèvent. Nous parlerons également de la réappropriation citoyenne et solidaire de la terre en ville pour partager et se nourrir et … encore de la Grèce.

Revenons à nos bombes. Quelques mots d'encouragement seront nécessaires à nos guérilleros potagers en herbe pour les galvaniser avant l'action.

Si vous lisez ses mots, c'est sans doute que votre mère, votre époux ou votre épouse ne vous a pas encore massacré. C'est plutôt bon signe !

Vous voici au pied du mur, bien embarrassé et bien obligé d'aller jusqu'au bout, avec vos appétissantes truffes biologiques, sèches comme des crottes de biques.

Bombes de graines à fissures (suite et fin). Action, réaction

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C'est avec amour que vous les avez préparées avec de la crème fraîche, du sucre de canne, bien farcies de bonnes graines et malaxées avec de la terre compostée bien grasse et de l'argile poisseux.

Vous avez fait preuve jusque là d'un courage et d’une opiniâtreté hors du commun. Courage ! Vous n'êtes pas au bout de vos peines.

Ce n'est pas le moment de se dégonfler ! Vous auriez l'air de quoi, après avoir pourri le plan de travail de la cuisine familiale et de vous être fâché avec à peu près avec tout le monde dans la maison ?

Mieux ! Vous avez réussi à enraciner une haine tenace. Chapeau bas ! Ce n'est pas rien ! Tout le monde, même avec la plus grande bonne volonté, n'en est pas capable !

Maintenant, perdre la face ? Jamais !

Bombes de graines à fissures (suite et fin). Action, réaction

Vous commencez, peut-être un peu, à regretter, tout en étant un peu vexé, que votre chien ait finalement boudé, dédaigné vos succulentes truffes. Vous vous dîtes, que vous auriez peut-être eu, dans ce cas, une épine de moins plantée dans le pied.


Chassez ses idées déprimantes.


Maintenant qu'elles sont faites, c'est comme les boulette de mie de pain à la cantine de l'école primaire, vous êtes obligé de les bouffer.


Évidemment, il y aurait moyen de moyenner, histoire de vous fâché complètement avec mammy, tout en rigolant un peu. Pour ce faire, vous pourriez les conserver jusqu'à Noël, puis après les avoir consciencieusement roulées dans du sucre glace, les lui offrir.


Soyons sérieux ! La cause est prioritaire, même si il s'agit de préparer de bonnes farces de Noël !


Vos bombes de semences n'attendent pas ! C'est de la vie qui ne demande qu'à jaillir. Vous ne les sentez pas tressaillir de joie à l'idée de prendre leur revanche sur le béton, sur le bitume, et de fissurer la tristesse.


Bombes de graines à fissures (suite et fin). Action, réaction

Alors vite, ne fuyez pas vos responsabilités d’écocitoyen !


Place à l'action directe ! Vos baskets dans les starting-block et un portable en poche avec le numéro de téléphone d'un bon avocat.


La première phase consiste à repérer les lieux, les fissures. Ça, cela craint pas trop.... Ensuite ça peut se gâter …


Mieux vaut la jouer collective

comme nous l'avons dit dans le premier article « à plusieurs on réfléchit mieux et on ose plus »... « Des groupes autour de la réappropriation de lieu publique s'organisent en Europe et même en France »...

Bombes de graines à fissures (suite et fin). Action, réaction

Et ça, c'est encore plus intéressant et même amusant, que de se faire des frayeurs tout seul.


« En Grèce, face à la misère, il devient vitale de se regrouper solidairement pour faire pousser en ville des légumes dans les endroits les plus improbables. Parallèlement, des repas autogérés et préparés sur les place publiques sont organisés ». Avions-nous écrit.


En Grèce pour des raisons historiques et culturelles, les liens villes-campagnes sont encore très vivaces. La grande majorité des Grecs ont une partie de leur famille en ville et une autre dans un village.


Si il existe un mouvement d'immigration notamment vers l'Allemagne pour chercher, dans les conditions précaires que vous connaissez, à survivre.

Bombes de graines à fissures (suite et fin). Action, réaction

Un mouvement de population retournant vers les campagnes, où on ne gagne pas plus, voire pas grand chose, mais où on peut se nourrir et jouir d'une autre qualité de vie, en redécouvrant la solidarité, se dessine.

L'agriculture y est restée globalement paysanne et donc ils n'ont pas trop d'effort à faire pour redécouvrir l'agriculture biologique, d'autant qu'avec la crise les intrants (pesticide, engrais et c) sont trop chers.

Dans les villes grecques, la ''révolution des patates''consiste , en relation avec des associations alternatives, à faire venir en ville des agriculteurs, qui vendent leurs produits à très bas coût. Les patrons des Hypermarchés, qui n'ont pas mis la clef sous la porte (un commerce sur trois ferme, les petits avant tout) n'en sont pas ravis.

 En Grèce, la ''révolution des patates'' organisée avec des associations alternatives
 En Grèce, la ''révolution des patates'' organisée avec des associations alternatives

En Grèce, la ''révolution des patates'' organisée avec des associations alternatives

« Pas de bitume ! Des légumes ! » entendons-nous à Notre-Dame-des-Landes. Dans les villes grecques, on y adjoint un : “Il ne faut laisser personne seul face à la crise”. »

On y construit petit bout par petit bout et on y expérimente une propriété publique d'usage. On y redécouvre le don et la réciprocité avec, ce qui leur importe le plus, le sens de la fête.

Une anecdote entendue dans un village près de Théssalonique, un vieux a dit à propos de ces changements : “Écoutez, moi j’ai fait de grandes fêtes dans ma jeunesse avec des pois chiches et après j’ai vu que de plus en plus de viande occupait la table. Donc faites attention, le vrai problème ce n’est pas si on va manger de la viande ou des pois chiches, le vrai problème, c’est de ne pas perdre la fête ! » et de garder la tête ! Vient de me souffler Glurps.

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Une révolution culturelle se met en marche et en France aussi, nous ne sommes pas en reste.

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Sans commentaire, rue Ordener

En Mars 2013 à Paris.

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Extrait de la lettre « Guérilla gardening » et ça se passe à Lille : « Des salades, des tomates, des pommes de terre, là, sur un bout de trottoir, au pied des arbres plantés sur les grandes axes. Depuis janvier, les membres d’un mouvement qui se fait appeler « Guérilla potagère » cultivent des micro-lopins de terre au cœur l’hyper-urbain.... Depuis quelques mois, des micro-potagers ont germé dans Lille là où on ne les attend pas. Sur des bouts de terre que plus personne ne regarde, comme les carrés au pied des arbres qui bordent les routes. Pas grand-chose, un ou deux mètres carrés de liberté. »...

...« Le truc, c’est de le faire là où c’est intelligent et non dégradant. » Le collectif plante là où la ville n’a plus les moyens d’entretenir, par exemple. Et voilà l’armée de la Guérilla potagère qui investit des bouts de terre. Chacun sa bêche et son seau. Aucune carte des terres exploitées pour l’instant. « Ce n’est pas quelque chose d’organisé, chacun fait comme il veut ! »....

Bombes de graines à fissures (suite et fin). Action, réaction

...« Le truc, c’est de le faire là où c’est intelligent et non dégradant. » Le collectif plante là où la ville n’a plus les moyens d’entretenir, par exemple. Et voilà l’armée de la Guérilla potagère qui investit des bouts de terre. Chacun sa bêche et son seau.

Bombes de graines à fissures (suite et fin). Action, réaction

Aucune carte des terres exploitées pour l’instant. « Ce n’est pas quelque chose d’organisé, chacun fait comme il veut ! »....

… « Loin des carcans classiques. La terre ? Elle est à tous. La récolte ? Elle profite à tous. »


« C’est de la nourriture à partager », martèle Julien.


Pas très loin d'ici à Montesson « Un premier jardin collectif et de contestation s’est établi clandestinement sur quelques uns des derniers m2 de terre urbanisable de la plaine de Montesson. Entre routes et centres commerciaux poussent quelques patates pour nourrir les plus démunis, s’expérimente le trio Amérindiens et bientôt quelques moutons devraient y paître, quelques plantations d’arbres et pourquoi pas quelques projections de films devraient avoir lieu pour créer peu à peu un lieu de rencontre, d’échange et d’actions concrètes ! ».


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« L’adresse de création de l’association « Plaine Terre » a été actée un jour de soleil et de pique-nique sur cette petite « ZAD de Montesson ». Une ZAD à l’image de la lutte contre le projet d’aéroport de Notre Dame des Landes ; ici la ZAD c’est la plaine maraîchère peu à peu grignotée par l’urbanisation. L’objectif est maintenant d’apporter du poids aux associations déjà en place pour la protection de la plaine, d’être davantage dans l’action et le faire, d’être sur le terrain, de rassembler et de proposer d’autres projets que des extensions de centre commerciaux ! »

Mais aussi dans la petite ceinture de Paris (20ème arrondissement, notamment) des réappropriations de terre pour se nourrir, pour partager. Des espaces libres, où l'on fait aussi la fête (voir « La galerie ceinture »).

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Face à l'austérité et face à toutes les aspects humains de la misère, qui nous cernent. Les gens redécouvrent ou construisent des alternatives similaires sur tous les endroits de cette planète.

Ces luttes concrètes potagères et autogestionnaires sont aux avant-postes de la construction d'un monde nouveau.

Bombes de graines à fissures (suite et fin). Action, réaction

La ZAD est partout !


Cette série d'articles nous a permis de faire la connaissance du vieux sage japonais, Masanobu Fukuoka Fukuoka, qui a inventé les bombes de graines et l'agriculture du du non-agir.


Dans l'île de Shikoku, il a été capable, sans se fouler la rate, de produire 590 kg de céréales d'hiver (orge ou de blé) et 22 boisseaux de riz par trimestre et par acres de terre.


Masanobu Fukuoka Fukuoka disait :« Comme la nourriture naturelle peut être produite avec le minimum de coût et d’effort, j’en déduis qu’elle devrait être vendue meilleur marché." Tout un programme décroissant en perspective.


Bombes de graines à fissures (suite et fin). Action, réaction

Nous connaissons, maintenant, l'existence de mouvements alternatifs, pacifiques et autogérés autour de la guérilla potagère pour se réapproprier la ville afin de partager, se nourrir et faire la fête. Ces mouvements n'existent pas qu'en Grèce. Certains sévissent pas loin de chez nous et la crise aidant, il se pourrait qu'ils prolifèrent.

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Maintenant semences, les dés sont jetés ! Et comme il est écrit :

« croissez et multipliez-vous ! »

Bombes de graines à fissures (suite et fin). Action, réaction

" Alea jacta est ! "

Si la pluie ne vient pas, les graines s'en foutent, elles sont bien protégées à l'intérieur de la bombe à semences et attendront tranquillement le moment opportun pour ouvrager bitume, plates bandes, voire murs...

C'est pas beau la vie ?

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Bombes de graines à fissures (suite et fin). Action, réaction

Bon courage pour la mobilisation et pour l'attaque générale !

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Théo DUCHON

Bombes de graines à fissures (suite et fin). Action, réaction
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Pour en savoir plus contacter : Guérilla gardening France. Fr




ou gabeguerillagardening@gmail.com


Paris 75000


France

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Tag(s) : #Écologie, #Espaces verts, #Actions !
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