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Réunion publique du mercredi 28 novembre, à la Mairie de Boulogne pour l'aménagement de l'Île Seguin et le vote prévu le 16 décembre.
 

Un Paquebot de prestige culturel/bling-bling pour...


  un titanic financier ?


 

 

Hier soir, devant la mairie, une quinzaine de militants verts et de riverains de L'Île Seguin , dans une ambiance détendue, s'étaient réunis pour distribuer des tracts appelant au boycott du vote en vue du choix entre trois projets pour l'Île seguin.

 

En discutant autour de nous. Nous avons cru comprendre, que, globalement, l'opposition au projet Baguet se structurait autour de trois points :
-- Sur le manque de consultation des Boulonnais.
--Sur le non respect des engagements de Mr Baguet pris avant les élections de 2008, c-à-d verdir, pas plus de 110000 mètres carrés de construction avec des logements sociaux.

-- Sur le refus des tours.

 

Cette opposition réclame un référendum sur la question avec de vraies alternatives et des moyens et  appelle, dans l'immédiat, au boycott de la 'consultation' Baguet.

 

 

   Dès 20h 15, les Salons d'Honneur de la Mairie se sont remplis d'environ 150 Boulonnais.

 

Visiblement, 1/3 de la salle est venu pour la claque et occupent le devant, les autres semblent là pour les claques.

Cette dernière partie est parfois traversée par des houles d'humeurs et des protestations.

 

Mr baguet n'a pas pris le risque d'un débat direct avec la population, aucun micro ne circule dans les travées, juste des feuilles distribuées, sur lesquelles les Boulonnais peuvent inscrire leurs questions.
 

L'architecte Mr Nouvel, qui vaut 4,5 millions d'euros, déroule son exposé, ça et là des remarques fusent comme :" si il avait fait plus simple ça serait moins chère".

 

Au bout de 3/4 d'heure, un Boulonnais au fond de la salle interrompt Mr Nouvel avec rage en lui demandant si c'est un conférence ou un débat.

 

Toute illusion est écartée, Mr Nouvel confirme qu'il ne s'agit pas d'un débat, mais d'une conférence explicative.

 

Car il n'est plus temps de consulter, mais urgent de construire.

 

La fin de la récréation est sifflée et les Boulonnais doivent maintenant comprendre où se trouve leur intérêt.

 

Comment pourrait-on douter, de son souci du "bien commun" (sic). Il n'existerait pas à sa connaissance, qui n'est pas mince, de projet urbain plus vert.
 

Si les tours sont refusées, pour équilibrer le budget, il faudra massifier les constructions au sol, donc réduire le jardin central.

 

Ainsi, le premier projet a tout du paquebot de prestige, mais à la suite d'un processus de morphing devient un porte-container à fric plus laid et encore moins vert. 
 

Le Maire justifie son virage d'après 2008 : " je n'avais pas les chiffres".

 

Un projet vert avec peu de construit et des logements sociaux serait impossible.

 

Bref, sans densification constructive, pas de projet culturel.

 

Or pour Mr Baguet comme pour Mr Nouvel, la logique d'un Val de Seine, déjà bordé par une brochette de projets culturels, implique que l'Ile Seguin, dans le cadre du poker du Grand Paris, monte la mise.

 

Donc exit les logements sociaux, qui n'étaient pas compatibles avec du culturel, car gênant pour des riverains par le bruit occasionné (sic).

 

Aveu d'échec de l'architecte incompétent pour l'isolation sonore ?

Sur une Île, on fait le bruit qu'on veut (sic).  

Et sans densification constructive pas de possibilité de financer du culturel à ambition internationale (sic).
 

 

Nos orateurs se lancent dans un chantage financier, Si un recours était lancé, la ville devrait rembourser 3 millions d'euros à une fondation suisse et les investisseurs partiraient.

 

Mr Baguet explique qu'il a mouillé sa chemise pour que le futur transport pour le Grand Paris,qui ne s'arrêtera que dans les centre d'affaires, fasse une boucle par l'Île Seguin.
 

Et l'Île Seguin , forcément à vocation culturelle, sera culturelle ou ne sera pas ( avec moult bureaux, restaurants et hôtels et commerces de luxe).
 

Grâce à son lobbying , des sièges d'entreprise se sont installés à proximité comme Sanofi. Cela prouve que le projet est important et ambitieux (sic).

 

Et vous les Boulonnais, vous ne voudriez tout de même pas me casser tout ça !

 

Mr Baguet, en maître sourcilleux, siffle à nouveau la fin de la récréation pour passer à des choses sérieuses :

 

le bétonnage et le tiroir caisse.

 

Il est clair que le projet est plié. 
 

Le vote lui donnera la légitimité.
 

 

 

Pourtant, trois types d'iceberg risquent de transformer ce paquebot de prestige international en Titanic financier.

---La conjoncture économique qui ne manquera pas de se dégrader en 2013.

---Le projet basé en partie sur le partenariat public-privé (PPP).

---La nature d'un projet pompe à finance et sur-dimensionné.

 

Depuis le début de l'année 2012, les courbent économiques de l'UE se superposent singulièrement avec celles de 2007/2008. Comment dans ce contexte soutenir un projet, qui rentre dans la catégorie des gros projets "fricophages" et inutiles.

 

À la tribune, si il y avait un menteur, il ne devait pas être bien loin.

En effet, par la divine grâce de la 'Baguet-te' magique, ce projet ne coûterait rien à la ville, à part l'installation sportive consentie...  
 

La partie financière de ce projet est opaque et non documenté comme tout PPP qui se respecte.

 

 

Le PPP est un piège à finances publiques et/ou un moyen de permettre au privé de faire des bénéfices sans risque sur le dos du public.

 

 

Nous pouvons juste imaginer les problèmes, que le PPP pose en se référant à ses dégâts constatés ailleurs.
 

 

Arrêtons-nous un instant sur le problème que pose le PPP.

 

Théoriquement le bâti reste public, mais le privé gère le montage financier, l'exploitation et la maintenance.

 

Le public a les mains et les poings liés, si le PPP ne réalise pas les gains prévus par le contrat (parfois des taux à 12% comme à NDDL), le privé peut en exiger le paiement par le public.

 

Le public paie des loyers léonins. Le privé est toujours gagnant.
 

Dans le cas de l'hôpital sud-francilien, après avoir impliqué autoritairement la fermeture d'hôpitaux de proximité fonctionnant bien, et après bien des déboires, cet hôpital a été livré avec plus de 8000 malfaçons en 2011 à un prix, que personne n'ose dire.

 

Nous savons que cet hôpital ne peut fonctionner correctement, que son loyer annuel se monte à 46 millions d'euros, qu'Eiffage exige 150 millions pour réparer les malfaçons, dont il est responsable et 27000 euros pour réparer deux fenêtres.
 

Contentons-nous d'examiner un des projets culturels, celui de la Cité Musicale du Conseil Général des Hauts-de-Seine à l'Île Seguin.

Déjà, nous comprenons bien que la maîtrise de ce projet dépasse la municipalité de Boulogne.

 

La municipalité se justifiera par le fait que le Conservatoire National Supérieur de Musique(CNSM) voit ses bâtiments dégradés et que les réparer reviendrait plus cher que de démolir pour reconstruire. 

Ils omettront de dire que cela fait au moins dix ans qu'aucune subvention n'a été octroyée, alors que c'est le deuxième CNSM de France (après celui de Paris).

 

Ce conservatoire malgré sa valeur a été laissé à l'abandon. L'actuel directeur (lui-même musicien) fait quasiment du bénévolat pour le maintenir musicalement à niveau.

 

Aucun administrateur ne voudrait prendre sa place actuellement, bien sûr cela changerait à l'Ile Seguin...
 

Les musiciens boulonnais, pris en otage, rêve du projet Île Seguin.

 

Ils rêvent surtout de travailler dans de bonnes conditions et ne réfléchissent pas aux conséquences d'un PPP de prestige.

 

Dans le cadre du Grand Paris, on leur a fait miroiter, qu'étant concurrent avec le CNSM de Paris, celui de Boulogne à l'Île Seguin, avec son zénith de 4000 places, son auditorium de 1000 place et toutes les structures attenantes, avalerait le CNSM de Paris.
 

Mais, les frais d'inscription ne vont-ils pas exploser ?

 

Qui fréquentera le zénith et l'auditorium ?

 

À quel prix ?

 

Ce projet sur-dimensionné est-il viable ?

 

Le fric ne fait pas le bon CNSM.

 

Le CNSM de Paris n'avait pas d'auditorium.

 

La Cité Musical de la Villette, très controversée, n'attire pas les musiciens.

 

À propos de la sur-dimension, la philharmonie de Paris, qui devrait accueillir les grands orchestres internationaux, ne devrait contenir que...2400 places.

 

Plusieurs fois la droite a voulu arrêter sa construction à cause de son coût et de son inutilité.

 

L'auditorium de Radio France n'a que...1500 places.

 

Paris multiplie les grandes salles : Pleyel, Théâtre des Champs Elysées, Cité de la Musique de la Villette, opéra Bastille, le Châtelet.


L'Île Seguin avec son terrain vague, la construction d'un pont et de deux parking, a dèjà coûté 168 millions d'euros.

 

Pour que cela ne coûte plus grand chose et se débarrasser du PPP, nous pourrions nous contenter de transformer l'Île Seguin en espace vert protégé. Nous n'en avons pas tant.

Mais, nous pourrions aussi concevoir un projet à taille humaine, écologique et sobre, se préoccupant des besoins des Boulonnais.

 

Sur un espace vert, limiter la construction autour de 110 000 mètres carré avec des logements sociaux aux normes de l'habitat passif; y inclure des crèches et un centre de soins.

 

Cela n'exclut pas de construire un nouveau conservatoire non sur-dimensionné pour développer la musique pour tous.
 

Pourquoi ne pas prévoir des ateliers pour soutenir des jeunes artistes, qui, en échange, animeraient des activités pour les Boulonnais.

 

Alors ! le paquebot, no passaram ? rien n'est moins certain.
 

Ne rêvons pas ! Les contraintes budgétaires sont mises en avant, pour un projet opaque à 0 euro pour la collectivité paraît-il.

La consultation ne permet pas de compter les opposants et donc de refuser ce projet un en trois.

 

Une seule réponse le boycott.
 

Baguet a été élu sur un projet qu'il n'a pas tenu. Il aura sans doute la satisfaction de mettre en chantier son paquebot.
 

Mais cet insubmerscible se transformera probablement en Titanic financier et en 2014, Baguet chavirera avec.

                             

 

   THÉO   DUCHON 

 

 

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