8 mars : journée internationale des droits des femmes
La journée du 8 mars nous rappelle que l'égalité des femmes et des hommes est un défi qu'il fautrelever continuellement.
Aujourd'hui, la France fait moins bien que :
• la Slovénie pour l'écart de salaire horaire brut entre les hommes et les femmes : 16% en France contre 4,4% en Slovénie. En
moyenne en Europe, les femmes doivent travailler 70 minutes pour gagner ce qu'un homme touche en 60 minutes, et elles gagnent 86 euros quand les hommes perçoivent 100 euros.
• la Suède (45 %), la Finlande (42,5 %), Pays-Bas (39,3 %), le Danemark (39,1 %) pour le nombre de parlementaires élues : 26,9% de députées françaises (155 sur 577) en 2012 et 22,1% de sénatrices (77 sur 348) en 2011. La France est ainsi à la 10ème place sur 27 dans l'Union européenne et au 69ème rang mondial (sur 190 pays). Mais la France a progresséavec 48,6% de femmes au gouvernement en mai 2012, se plaçant ainsi à la 2ème place sur 27 dans l'UE.
Depuis juin 2012 des avancées sont à noter : une nouvelle loi contre le harcèlement sexuel, des engagements
pour combattre le sexisme et les préjugés sexistes, un nouveau décret « égalité professionnelle » paru le 18 décembre 2012 imposant une négociation sur les
rémunérations, un protocole d'accord sur l'égalité professionnelle dans la fonction publique.
Mais l'accord sur l'emploi du 11 janvier 2013 est un véritable piège pour les femmes. Parce qu'elles sont
plus nombreuses dans les emplois précaires et à temps partiel, les femmes seront encore plus touchées. Alors qu'on ne pouvait plus signer d'accords de temps
partiel modulé depuis le 22 août 2008, l'ANI réintroduit de la flexibilité, il la renforce et l'organise. L'introduction d'un seuil horaire de 24h pour les temps partiels est présenté comme une mesure positive. Mais des exceptions et des dérogations nombreuses sont
prévues et/ou pourront être négociées dans les branches. Par ailleurs, l'accord prévoit que les heures complémentaires seront majorées de 10 %
dans la limite d'1/10 d'heure au-delà de la durée contractuelle, puis de 25 %. Ces taux sont inférieurs à ceux qui
s'appliquent aux heures supplémentaires pour les temps pleins (respectivement 25 et 50 %). Il s'agit d'une discrimination indirecte contre les
femmes.
La prévention des violences sur le lieu de travail : une enquête sur les comportements sexistes et les
violences sexuelles envers les femmes dans les relations de travail est lancée dans les Hauts-de-Seine depuis novembre 2012 par plusieurs acteurs (mission
départementale aux droits des femmes, ministère du travail en partenariat avec les syndicats CGT, CFDT, FO, CGC, UNSA des Hauts-de-Seine). Cette enquête sera utile pour lutter contre ces violences spécifiques. Une adresse est en ligne : www.enquete92.fr
Dans la Fonction publique : 51,7% de femmes en 2011 mais elles n'occupent que 20,3% des postes de direction.
Seulement 10% des préfets et 11% des ambassadeurs sont des femmes.(sources : observatoire des inégalités et fondation Robert Schuman).
Les négociations ouvertes en septembre 2012 par la ministre de la Fonction Publique ont abouti en février 2013 à un protocole
d'accord que la CGT a décidé de signer parce qu'il porte des revendications qu'elle défend, notamment :
– la suppression (et non seulement la réduction) des inégalités salariales:recrutement, déroulement de carrière, formation,
promotion, travail sur les filières à prédominance féminine où les qualifications sont bien souvent sous-valorisées (c'est le cas des filières
administratives dans les ministères : très féminisées, elles ont des rémunérations inférieures à celles des filières
techniques largement masculines) ;
– une meilleure articulation entre vie professionnelle et vie personnelle : engagement d'une réflexion pour un congé de
paternité et d'accueil de l'enfant obligatoire, de même que sur l'utilisation du congé parental par les deux parents avec une répartition entre eux,
organisation du travail visant à une meilleure articulation entre vie professionnelle et viepersonnelle ;
Les autres propositions de la CGT
• arrêt immédiat des fermetures de maternités de proximité (il y avait 1379 maternités en1975, en 2013 il en reste un peu
moins de 530),
• congé de maternité d'au moins 24 semaines,
• prise en charge à 100 % des moyens de contraception, information sur la pilule et les autres moyens
contraceptifs,
• arrêt des fermetures des centres pratiquant l'IVG,
• développement du service public d'accueil des jeunes enfants avec la création de 500 000 places supplémentaires dans les
crèches,
• réforme des retraites afin de compenser les inégalités constatées tout au long de la carrière.
QUIZZ : l'égalité en questions
I - La loi sur l'égalité professionnelle entre les hommes et les femmes date de :
a) 1960 - b) 1981 - c) 1983
II – Les femmes peuvent exercer une activité professionnelle sans l'autorisation de leur mari depuis :
a) 1935 - b) 1956 - c) 1965
III – Quand a été supprimée la notion de chef de famille ?
a) 1945 - b) 1968 - c) 1970
IV – Depuis quand les femmes peuvent-elles adhérer librement à un syndicat sans l'autorisation de leur mari ?
a) 1910 - b) 1920 - c) 1960
V – À qualification égale, le salaire d'une femme en France est inférieur à celui d'un homme de :
a) 15 % - b) 22 % - c) 38 %
VI – Depuis quelle date les femmes ont-elles le droit de vote en France ?
a) 1789 - b) 1936 - c) 1944
VII – Quelle est la proportion de femmes maires en France ?
a) 4,5 % - b) 13,8% - c) 30,9 %
VIII- En France sur 102 fédérations sportives, combien sont présidées par des femmes ?
a) 1 - b) 11 - c) 22
IX – Quelle est la part des femmes parmi la population active occupée à temps partiel ?
a) 81,9 % - b) 83,1 % - c) 89,5 %
X- Les filles ont de moins bons résultats en maths et dans les matières scientifiques que les garçons ?
a) vrai - b : faux
XI – Depuis quand la contraception est-elle autorisée en France ?
a) 1946 - b) 1967 - c) 1974
XII – Depuis quand une femme peut -elle s'inscrire à l'université sansautorisation maritale ?
a) 1920 - b) 1938 - c) 1960
RÉPONSES :
I c : 1983 (loi Roudy) – II c :1965 – III c : 1970 – IV b : 1920 – V b : 22 % en tenant compte des temps partiels (16% à temps
de travail égal, y compris dans la fonction publique en incluant les primes et les avancements) – VI c : 1944 (Ordonnance d'Alger, auparavant votée à six
reprises à l'Assemblée Nationale mais refusée par le Sénat) – VII b : 13,8 % – VIII b : 11 – IX a : 81,9 % – X b : faux (les filles ont de meilleurs résultats dans toutes les matières) - XI b : 1967 (loi Neuwirth) – XII b : 1938 (Front populaire).
Voir sur le site CGT : http://www.cgt.fr/Des-reculs-au-menu-de-la-loi.html